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Volubilis ⵡⵍⵉⵍⵉ est une ville antique berbère

Volubilis ( Wlili ) ⵡⵍⵉⵍⵉ

Volubilis est une ville antique berbère puis romanisée, capitale du royaume de Maurétanie , située au Maroc, sur les bords de l'oued Rhoumane, banlieue de Meknès, non loin de la ville sainte de Moulay Idriss Zerhoun.


Le site archéologique de Volubilis est situé sur la commune rurale de Oualili, qui dépend de la préfecture de Meknès et de la région de Fès-Meknès.
Partiellement découverte de nos jours, la cité antique éclot à partir du IIIe siècle av. J.-C. en tant qu'établissement punique et se développe rapidement à partir du moment où elle entre dans le giron romain, pour dépasser une superficie de 42 hectares.

La parure monumentale de la ville se développe particulièrement au IIe siècle, à la suite de l'enrichissement économique de la région. Située dans une région aux riches potentialités agricoles, cette ville vivait du commerce de l'huile d'olive. On retrouve dans ses ruines de nombreux pressoirs à huile. Cet enrichissement se traduit également dans l'architecture privée par la construction de vastes villas pourvues de belles mosaïques. La cité apparait comme « un centre de rayonnement de la civilisation romaine en Maurétanie Tingitane » selon Néjat Brahmi.
La région, jugée indéfendable, est abandonnée par les autorités impériales romaines en 285. La ville, communauté urbaine christianisée puis cité musulmane, continue d'être habitée pendant sept siècles. La dynastie idrisside, considérée comme fondatrice du Maroc, y est fondée au VIIIe siècle. Au XIe siècle le site est abandonné et la population est transférée à 5 km de là, vers la cité de Moulay Idriss Zerhoun.

La ville ne subit pas de dégradations conséquentes semble-t-il jusqu'à un tremblement de terre au milieu du XVIIIe siècle. Par la suite les ruines sont utilisées en particulier pour les constructions de Meknès.

Identifié tardivement au XIXe siècle, le site fait partie du patrimoine protégé du Maroc depuis 1921. Le site fait l'objet de fouilles archéologiques depuis le début du XXe siècle et la moitié en est dégagée à ce jour. La qualité des trouvailles et du site a abouti à son classement sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO. « Exemple éminent d'un ensemble architectural illustrant l'organisation de l'administration punique, pré-romaine et romaine en Afrique, [Volubilis] est aussi le lieu de permanence des sociétés qui ont habité le Maghreb extrême ».

Des origines aux guerres puniques
Le site de Volubilis, avec « toutes les caractéristiques d'un refuge naturel, du type de l'éperon barré » est occupé dès le Néolithique, mais il nait en tant qu'entité urbaine à l'époque maurétanienne, où l'entité joue le rôle de capitale du Royaume de Maurétanie, aux IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle av. J.-C. et se développe surtout au IIe siècle av. J.-C. Les vestiges les plus anciens, essentiellement haches polies, meules et également polissoirs, sont rares et trouvés hors contexte.
Des fouilles archéologiques entreprises sous le quartier sud de la ville pourraient apporter la preuve d'une installation néolithique.

Les Phéniciens puis les Puniques fréquentent très précocement les côtes africaines à partir du Ier millénaire et leur civilisation pénètre l'intérieur des terres à partir de comptoirs, dont Lixus et Tanger. Les Puniques de Carthage fréquentent la zone géographique à partir du IVe siècle : avec les échanges commerciaux la langue et les institutions puniques pénètrent dans l'actuel Maroc. Quatre inscriptions en langue punique ou néo-punique ont été découvertes sur le site, malheureusement fragmentaires. Des inscriptions en langue libyque ont également été retrouvées, mais non encore déchiffrées.
Au nord du Maroc actuel, le royaume indigène de Maurétanie se développe même si les frontières en sont encore floues.
La région est influencée par la civilisation grecque au travers de la diffusion des objets. Cette influence grecque passe d'abord par Carthage avant d'être le fait de Grecs présents à la cour numide.

Les techniques de constructions et les artefacts retrouvés soulignent cette même influence. Cependant la cité, comme la Maurétanie, combat Carthage aux côtés de Massinissa, allié des Romains. Dans les guerres puniques, les rois maurétaniens jouent « un jeu complexe d'alliances et de retournements ». Baga s'allie à Massinissa contre Carthage. La cité reste à l'écart des circuits commerciaux méditerranéens jusqu'au règne de Bocchus.

Une cité d'un royaume allié de Rome
Le royaume maurétanien est unifié après la chute de Carthage en 146 av. J.-C. à l'issue de la Troisième guerre punique. Le roi Bocchus, à la charnière du IIe et du Ier siècle, est également par la suite un allié de Rome contre Jugurtha, « dernière tentative d'un prince numide d'échapper à l'emprise romaine en Afrique ». La Maurétanie de Bocchus s'étend vers l'est du fait de l'intégration d'une partie du royaume de Jugurtha.

Les fils de Bocchus Ier, Bogud et Bocchus, se partagent le royaume de leur père. Alliés tous deux de Jules César, ils prennent des partis différents après les Ides de mars et sont donc partie prenante à la guerre civile romaine. Bogud, allié de Marc Antoine, est tué en 38 et le royaume de Maurétanie est réunifié. À la mort de Bocchus II en 33 av. J.-C., le royaume sans souverain est administré par Rome qui installe des vétérans dans les colonies de Tingis, Banasa, Zilil et Baba.

Le roi de Numidie Juba Ier met fin à ses jours et son fils futur Juba II est emmené à Rome et y est élevé au sein de la cour. Il y reçoit « une éducation gréco-romaine très complète » et devient un des grands savants de son temps, écrivant en grec ancien. Il est en 19 av. J.-C. marié à Cléopâtre Séléné et sa capitale était Iol, actuelle Cherchell, « creuset où se mêlaient les cultures indigène, punique, grecque et romaine ». Ce couple se devait de « représenter fidèlement les valeurs de Rome, à les propager et à s'en faire les garants ». Le mode de vie romain se serait développé à partir des couches sociales privilégiées dans les deux siècles de la Paix romaine. La majeure partie de la population reste autochtone.

La langue punique, attestée au IIe siècle av. J.-C., se maintient dans sa composante néo-punique à partir de 100-80 av. J.-C. jusque sous Juba II, roi vassal de Rome et époux de Cléopâtre Séléné placé sur le trône en 25 av. J.-C. par Auguste. Pendant son règne, Jérôme Carcopino (suivi par Prévot et alii) pense que Volubilis fut une résidence royale, mais cette situation ne dura pas et les indices d'une telle qualification sont ténus, avec les œuvres d'art uniques que sont le portrait de Juba ou celui de Caton. Le souverain soutient Rome dans la répression de révoltes numides.

Ptolémée, son fils, lui succéda en 23 ap. J.-C. Le royaume tenu par un « Roi allié et ami de Rome », cette dernière profitait tout à la fois du commerce et de la sécurité pour deux provinces importantes, la Bétique et l'Afrique proconsulaire.

La ville, qualifiée d'oppidum par Pline l'Ancien (au début du "livre V" de son "Histoire Naturelle"), se développera sur plus de 10 hectares. Elle fut protégée, sous le règne de Juba II, par une enceinte en brique crue, avec des maisons de même matière à l'intérieur. La cité royale maurétanienne avait peut-être une superficie de 12 hectares. La cité maurétanienne est prospère, dispose de monuments importants et le commerce est attesté par les découvertes archéologiques : céramique importée campanienne, amphores italiques Dressel, monnaies de Gadès et monnayage local en particulier sous Juba II. La cité est ouverte aux influences extérieures durant cette phase de son histoire, punique puis romaine, ce qui facilita peut-être la romanisation ultérieure. Après l'annexion de la Maurétanie à l'Empire romain, un tumulus fut élevé sur l'angle Nord-Est de l'enceinte. C'est certainement un monument commémoratif érigé à la mémoire des soldats morts au cours de la guerre contre Ædemon. Dès avant la provincialisation de la Maurétanie Tingitane, Volubilis est une cité montrant des traits de romanisation : certains des magistrats comme le fameux Marcus Valerius Severus, portent des noms romains et sont inscrits dans la tribu romaine Galeria, ce qui indique l'obtention de la citoyenneté romaine.

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