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Sail Mohamed, anarchiste Algérien, anticolonialiste.

Sail Mohamed, anarchiste Algérien, anticolonialiste.


Sail Mohamed Ameriane ben Amerzaine est né le 14 octobre 1894 à Tarbeit-Beni-Ouglis, en Kabylie.
Comme beaucoup d’Algériens d’alors il fut très peu scolarisé. Chauffeur-mécanicien par nécessité, toute sa vie il fut assoiffé de culture et fit beaucoup d’effort pour s’auto-éduquer. D’une famille berbère musulmane il devint un athée convaincu. Pendant le Première guerre mondiale il fut interné pour insubordination et désertion de l’armée française. Ses sympathies pour l’anarchisme se développaient déjà.
A la fin de la guerre, avec la reconstruction du mouvement anarchiste, il rejoignit l’organisation Union anarchiste (UA). En 1923, avec son ami Sliman Kiouane, un chanteur, il fonda le Comité de Défense des Indigènes Algériens. Dans ses premiers articles il dénonça la pauvreté de la population colonisée et l’exploitation coloniale. Il devint un expert de la situation nord-africaine. Il organisait des réunions en langues Arabe et Française avec les groupes anarchistes du 17ème arrondissement de Paris sur le thème de l’exploitation des nord-africains. Sail créa un groupe anarchiste à Aulnay-sous-Bois et devint un de ses militants les plus impliqués.
En 1929, il devint secrétaire d’un nouveau comité : le Comité de Défense des Algériens contre le Centenaire de la Provocation (la France se préparait à célébrer le centenaire de la conquête de l’Algérie du 5 juillet 1830). Toutes les tendances du mouvement anarchiste, l’UA, les anarcho-syndicalistes de la CGT-Syndicaliste-Révolutionnaire et le Fédéralistes dénoncèrent le « colonialisme meurtrier, la mascarade sanguinaire ». Ils mirent en avant le mot d’ordre : « Civilisation ? Progrès ? Nous disons meurtre ! ». En conséquence Sail rejoignit les anarcho-syndicalistes de la CGT-SR au sein de laquelle il créa la Section des Algériens indigènes. L’année suivante, avec l’Exposition Coloniale de Paris, le mouvement anarchiste redémarra sa campagne contre le colonialisme. Sail était au premier plan de cette lutte.

L’Eveil Social

En 1934, l’ « Affaire Sail Mohamed » éclata. La manifestation des Ligues antisémites et fascistes du 6 février 1934 provoqua une réaction en chaine à travers le mouvement ouvrier. Said récolta des armes et les cacha. Le 3 mars il fut arrêté pour « port d’armes prohibées ». Le mouvement ouvrier lui apporta alors tout son soutien, à l’exclusion du Parti Communiste, qui le dénonça comme agent provocateur. Condamné à un mois de prison, puis un autre mois de plus pour « détention d’armes de guerre », il finit par rester quatre mois en prison. Libéré, il reprit la lutte.
L’Eveil Social fusionna avec Terre Libre (le mensuel de l’Alliance Libre des Anarchistes du Midi de Paul Roussenq). Sail avait la charge de la version nord-africaine de Terre Libre. Il tenta d’établir un Groupe Anarchiste des Indigènes Algériens, sous différentes appellations dans la presse anarchiste. En même temps il continua à être actif au sein de l’Union anarchiste.

L’Espagne

Après que sa blessure fut guérie, il prit part à de nombreuses mobilisations concernant la situation espagnole avec l’Union anarchiste. Immédiatement après cette série de mobilisations il participa à un meeting par des organisations révolutionnaires à Paris pour protester contre la censure de l’Etoile Nord-Africaine, édité par Messali Hadj, et contre la répression des manifestations en Tunisie qui firent en tout au moins 16 morts. Encore une fois il fut arrêté pour « provocation de l’armée » et fut condamné à 18mois de prison en décembre 1938.
Au début de la Seconde Guerre mondiale il fut de nouveau arrêté et envoyé au camp de concentration de Riom. Sa grande bibliothèque fut détruite après un raid policier. Il s’échappa alors, s’établit de faux papiers et entra dans la clandestinité pendant tout el temps de l’Occupation.
A partir de 1944 il oeuvra, avec d’autres, à la reconstruction du mouvement anarchiste. A la Libération il créa de nouveau le groupe d’Aulnay-sous-Bois, et essaya de reformer le Comité des Anarchistes Algériens. Dans Le Libertaire il écrivit un éditorial sur la situation en Algérie. Il publia également une série d’articles sur la « Cavalerie des Indigènes Algériens ».
Il décéda en avril 1953. Le communiste libertaire George Fontenis lui rendit hommage au nom du mouvement anarchiste lors de ses funérailles le 30 avril 1953.

Traduction Contre Capital d’un article du journal anarchiste Organise! 
En janvier 1932, il devint le responsable légal de l’Eveil Social. A la suite d’un article anti-militariste il fut traduit en justice pour « provocation à la désobéissance militaire ». Le Secours Rouge International, une organisation satellite du Parti communiste, lui apporta son soutien, soutien qu’il rejeta au nom de victimes du stalinisme.
A la suite du coup d’Etat franquiste en Espagne, Sail rejoignit le groupe Sébastien Faure, section francophone de la milice anarchiste « Colonne Durruti » en septembre 1936 et finit par en être le commandant. Blessé à la main en novembre 1936, il retourna en France après avoir diffusé de nombreuses lettres décrivant la situation du mouvement anarchiste espagnol.

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