Antalas
Antalas (en berbère: ⴰⵏⵜⴰⵍⴰⵙ, latin: Antalus,
grec: Ἀντάλας) est un chef berbère de la première moitié du VIe siècle qui se
rebella contre l'Empire byzantin, jouant un rôle majeur dans les guerres entre
les Byzantins et les tribus berbères en Afrique du Nord. Antalas et sa tribu,
les Frexenses de Byzacène, furent d'abord des alliés des Byzantins mais, après
544, ils changèrent de camp. Finalement, avec la victoire des Byzantins en 548,
Antalas et sa tribu chrétienne devinrent de nouveau des sujets de l'Empire. Les
sources principales sur sa vie sont le poème épique Iohannis de Corippe et les
textes de Procope de Césarée.
Antalas naquit vers 500. Il était
le fils d'un certain Guenfan selon Corippe et appartenait à l'une des tribus
berbères de la Byzacène (la Tunisie centrale), probablement celle des
Frexenses. Corippe rapporte que la carrière d'Antalas commença alors qu'il
avait dix-sept ans. Il rassembla rapidement un ensemble de partisans avec il
forma un groupe combattant les Vandales. Vers 530, il devint le chef
des Berbères en Byzacène et, la même année, il remporta une victoire décisive contre les Vandales.
des Berbères en Byzacène et, la même année, il remporta une victoire décisive contre les Vandales.
Après la guerre des Vandales
(533-534) et la conquête du royaume des Vandales par l'Empire byzantin, Antalas
devint un allié de celui-ci, recevant de l'argent et diverses fournitures en
échange. Toutefois, en 543, une révolte éclata parmi les berbères de Byzacène,
qui conduisit à l'exécution de son frère, Guarizila, et la fin de l'aide du
gouverneur byzantin, Solomon. Cette réaction entraîna le changement de camp
d'Antalas et, quand les Luwata se révoltèrent en Tripolitaine l'année suivante,
lui et ses partisans les rejoignirent. Ces tribus unifiés infligèrent une
lourde défaite aux Byzantins lors de la bataille de Sufétula, où Solomon en
personne périt.
La mort du gouverneur compétent
qu'était Solomon déboucha sur son remplacement par son neveu Serge, dont le
traitement arrogant qu'il infligea aux Luwata favorisa le déclenchement de leur
révolte. Dans le même temps, Stotzas, un soldat déserteur byzantin qui avait
conduit une rébellion infructueuse quelques années plus tôt, se joignit à
Antalas depuis son refuge en Maurétanie. Antalas écrivit alors à l'empereur
byzantin, Justinien, pour lui demander de congédier Serge, sans résultats. Au
début de l'année 545, l'empereur envoya le patrice Areobindus pour qu'il dirige
les opérations avec Serge. Toutefois, ces deux hommes ne possédaient pas de
compétences militaires et passèrent leur temps à se disputer1,3. Tandis que
Serge restait passif à Carthage, Antalas et Stotzas dirigea ses troupes vers le
nord et parvint à piéger Himérius, le commandant d'Hadrumète, qui, avec ses
hommes, laissa la ville alors qu'il devait rencontrer un autre général byzantin
du nom de Jean. Himérius tomba alors dans un piège et, tandis que ses soldats
se mutinaient et rejoignit Stotzas, il fut contraint de livrer Hadrumète pour
sauver sa vie4. Finalement, à la fin de l'année 545, Aréobindus ordonna à Jean,
alors rétif, de progresser et de s'opposer à l'armée conjointe d'Antalas et de
Stotzas, positionnée à Sicca Veneria. Les troupes de Jean étaient en
infériorité numérique face aux forces rebelles et subirent une déroute à la
bataille de Thacia, symbolisée par la mort de Jean qui, toutefois, parvint à
blesser mortellement Stotzas en duel.
Après la défaite à Thacia,
Sergius fut démis de ses fonctions et Aréobindus le remplaça. À cet instant,
l'ambitieux dux byzantin de Numidie Gontharis contacta les différents chefs
berbères, avec pour objectif de renverser Aréobindus. Antalas se vit promettre
la direction de la Byzacène, la moitié du trésor d'Aréobindus et 1 500 soldats
byzantins. Dans le but d'accroître la pression sur les Byzantins, les berbères
et les partisans de Stotzas se dirigèrent vers Carthage. Au même moment,
Aréobindus contacta en secret Cutzinas, un autre chef berbère, qui promit de
tuer Antalas une fois la bataille déclenchée. Toutefois, ce plan fut révélé à
Antalas par Gontharis. Lors de ces événements, en raison de la pusillanimité
d'Aréobindus, une bataille fut évitée et, en mars, Gontharis s'empara de Carthage
et assassina Aréobindus.
Gontharis était désormais le
maître de Carthage et il refusa d'honorer ses engagements envers Antalas. De ce
fait, ce dernier retira ses hommes vers la Byzacène. Là, dans le but de se
réconcilier avec l'empereur, il contacta le dux de Byzacène, Marcentius, qui
avait fui sur une île, lui proposant un effort commun contre Gontharis. Ce
dernier envoya une armée dirigée par Cutzinas et Artabanès contre Antalas qui
parvint à le défaire7. Toutefois, Gontharis lui-même fut tué peu après (en mai
546) par une conspiration dirigée par Artabanès et, Carthage et l'armée
revinrent sous le giron impérial. C'est alors que Justinien envoya un soldat
expérimenté, Jean Troglita, pour rétablir l'ordre dans les provinces
d'Afrique8. Rassemblant ses forces, Troglita quitta Carthage vers la Byzacène.
Antalas envoya une ambassade au général byzantin qui la rejeta, emprisonnant
les émissaires. Peu après, il envoya son propre ambassadeur, qui plaça Antalas
devant le choix d'une bataille ou d'une soumission immédiate. Antalas refusa cette
dernière option et les deux armées s'affrontèrent à la fin de l'année 546 ou au
début de 547. La bataille déboucha sur une écrasante victoire des Byzantins et
de lourdes pertes chez les Berbères, tandis que les insignes impériaux perdus à
Cillium furent recouvrés.
Toutefois, au cours de l'été,
Antalas rejoignit les berbères de Tripolitaine (sa présence est mentionnée par
Procope, non par Corippe) et infligea une lourde défaite à Troglita lors de la
bataille de Marta. Après cette victoire, les berbères lancèrent des raids
jusqu'aux environs directs de Carthage. L'année suivante, Antalas se joignit de
nouveau aux Berbères de Tripolitaine, désormais dirigés par Carcasan et qui
envahissent la Byzacène. Antalas contrastait dans ses positions avec Carcasan
car il proposait une tactique de la terre brûlée plus prudente alors que
Troglita s'avançait contre eux. Néanmoins, quand les deux adversaires se
rencontrèrent plus tard dans l'été, lors de la bataille des champs de Caton, la
confrontation déboucha sur une victoire byzantine décisive. Carcasan fut tué et
la révolte berbère fut écrasé tandis que Antalas et les dirigeants survivants
se soumirent à Troglita. Ce qu'il advint à Antalas par la suite est inconnu
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